Ecole Nationale De Ski Alpin De La Russie
Chronique des relations Franco-Russes
Interview de directeur
Les références
Photo le rapport







LUDWIG REMIZOV - directeur en pédagogie du sport

SKI ET ALPINISME: Que représente exactement le ski alpin en Russie (chiffres, budget, organisation)?
Ludwig REMIZOV: La base du ski alpin en Russie est énorme à cause de l’immensité du territoire dont plus d’une moitié est constituée en grands ou de petits massifs de montagne ou de collines, sont, tout l’hiver ou bien plus longtemps, couverts de la neige.
Partout, dans les villes et dans la grande périphérie du pays, à partir des années 60, sont apparues de petites communautés des enthousiastes s’organisant, le travail fini, pour se faire bricoler leurs propres fils de neige et construire à leur manière leur paradis à l’instar du «Sérénade du Sun Valley».
Le ski alpin, comme le sport, même s’il a été déjà connu en URSS bien avant la deuxième guerre mondiale, ne fut ouvert au plus grand nombre qu’à cette époque-là grâce à la télévision, au cinéma, mais surtout grâce à l’alpinisme qui a été l’une de mieux organisée et l’une des activités sportives la plus aimée de la jeunesse au sein des sports des syndicats soviétiques qui représentaient en URSS, tout une empire des sports.
Les camps d’alpinisme au Caucase ont ouvert leurs portes en hiver à tous ceux qui voulaient apprendre ce nouveau sport exotique.
Il fallut, bien sûr, en 1967 que Monsieur Jean FRANCO, Directeur de l’ENSA, invité par la Fédération d’Alpinisme de l’Union Soviétique, vienne pour avoir un succès extraordinaire après ses conférences devant les auditoires de mille personnes à Moscou, Léningrad, Kiev et à Tbilissi sur les Odyssées françaises au Makalu, au Jannu et aussi sur le ski français.
Ses exposés sur la méthode française furent bien démontrées par son film «Le Christiania Léger». En compensation, il fut ravi de recevoir un exemplaire de son livre «Ski de France», largement édité en russe. C’est la première traduction en URSS dans ce domaine. Je n’ai pas pu cacher ce fait historique qui nous a donné une vraie impulsion créative.
C’est donc ces milliers de ski clubs qui ont composé un vrai noyau du ski de masse en Russie actuellement. Le nombre total de skieurs peut être estimé entre un et un million et demi.
Aujourd’hui, la Fédération de Ski Alpin et de Snowboard de la Russie s’occupe des équipes nationales, du sport de haut niveau qui est régulièrement complété par des écoles sportives de ski aux enfants.
Ces écoles qui sont plusieurs dizaines dans toute la Russie et qui sont soutenues par l’administration locale (régionale) restent toujours les pépinières de nos champions dont les victoires internationales ne sont pas pour le moins surprenantes.
A l’échelle nationale pour le ski, il n’y a, à côté de la Fédération, que l’ASSN des Instructeurs de Ski Alpin et l’Ecole Nationale de Ski Alpin qui fait partie de la dernière et qui s’occupe de la formation des instructeurs. Les entrapîneurs de ski, comme les professeurs d’Education Physique, en Russie, passent leurs diplômes dans les Académies de la culture physique qui restent des établissements d’Etat. Mais, si quelques-unes de ces Académies ont leurs chaires de ski, les sections de ski alpin n’en ont pas, sauf dans une succursale de l’Académie de la Culture Physique à l’Oural.
L’Ecole Nationale de Ski Alpin reste seule au pays qui depuis 1977, organise sur une base régulière, le processus de la formation des enseignants pour le ski alpin de masse. Jusqu’à 1991, cette formation a été subventionnée par l’Etat (Syndicats de l’URSS).

S.A. : Quels sont ses projets d’avenir?
Ludwig REMIZOV:
Dans une situation économique actuelle difficile, il n’est pas correct de parler de grands projets. Dans nos plus belles stations de ski au Caucase, sauf peut-être à Krasnaya Pioliana, rien n’a été fait ces dix dernières années. L’état des pistes de ski et les remontées mécaniques restent médiocres et pires. Cela concerne aussi beaucoup d’autres centres de ski au Nord et à l’Est du pays. De l’autre côté, de nouvelles et belles bases de ski apparaissent en Sibérie, pareille à celle que vous avez visité. Elles sont construites par une nouvelle vague d’entrepreneurs dont vous connaissez déjà Pavel YAZIKOV qui est responsable du séminaire Russo-Français de ski alpin au Lac Baïkal où nous sommes présents.
Nous, les skieurs russes, nous comptons sur les hommes comme lui. C’est notre avenir. Et nous les aiderons, bien sûr. Le développement de l’instruction en ski ne se fera pas attendre compte tenu de la base universitaire russe solide dans l’éducation physique et de votre bonne volonté, comme je l’ai bien vu ici, d’investir le savoir-faire de l’ENSA dans le domaine de la formation des cadres en ski alpin en Russie. La convention que nous venons de signer en est le gage fondamantal.

S.A. : Comment coordonnez-vous la formation des moniteurs russes? Est-elle unique?
Ludwig REMIZOV:
Auparavent, avec la «Perestroïka» en URSS, la coordination de la formation des instructeurs était facile et simple. Tous les ans, les spécialistes de toutes les régions d’URSS, venaient aux stages centraux de la formation (perfectionnement, recyclage) qui se passaient au Caucase.
Leurs voyages étaient payés par l’administration de leurs stations (hôtels). Il était facile de contrôler l’unité de la formation. Dorénavant, à cause du prix élevés des voyages, la formation des instructeurs est confiée aux régions mêmes. Nos efforts du centre (de Moscou) sont adressés plutôt pour la formation au top niveau des responsables des écoles des instructeurs dans les régions. Nous cherchons à organiser des voyages de professeurs démonstrateurs en périphérie russe.
C’est pourquoi les cours pratiques et théoriques que Monsieur Pierre BOTT, professeur à l’ENSA, a offert à nos instructeurs à Baïkal, ont une valeur exceptionnelle. Et bien sûr, pour tenir notre grande périphérie au courant, nous la Direction de l’ASSN des instructeurs, lui envoyons toute la documentation nouvelle sur les techniques du ski.
Les quatre films récents de l’ENSA, ont été traduits en russe et gracieusement diffusés dans toutes nos écoles de ski. Il ont joué un rôle essentiel dans la tête de nos enseignants, merci pour votre contribution concrète.

 S.A. : Quel est le contenu de cette formation?
Ludwig REMIZOV:
Le programme de formation comprend de grandes lignes d‘enseignement en ski traditionnel. Ce sont les chasse-neiges, virages élémentaires (français), stem amont avec et sans planté du bâton, dérapages, pas-virage, virage en ski parallèle (type GT), virage en profondeur, virage du patineur, virages courts.
Le programme est réparti en trois classes consécutives. Le schéma de la formation de l’instructeur prevoit trois étapes:
 -PREMIERE ETAPE:
(certificat vert du candidat à l’instructeur, stage de 15 jours). Titulaire ne peut enseigner qu’aux débutants (pistes vertes et bleues).
-DEUXIEME ETAPE:
(certificat bleu de l’instructeur, stages de 30 jours). Le titulaire peut enseigner contre rémunération aux skieurs débutants et moyens (pistes bleues et rouges).
-TROISIEME ETAPE:
(certificat rouge de l’instructeur de la Russie, national, stages en haute montagne de 30 jours). Aboutissement des études. Le titulaire peut enseigner le ski à tous les niveaux.
Les stages de formation initiale se passent dans les régions, sous la direction des professeurs attestés. En fonction du niveau de la formation, les stagiaires passent une vingtaine de tests techniques, trois tests écrits analytiques (en terrain), pédagogie appliquée, descriptions écrites, examens théoriques. Parmi les tests techniques, le slalom ou le slalom géant ont la valeur la plus importante. Mais la course n’est jamais éliminatoire.

S.A. : En 2050, que pensez-vous que le ski alpin dont vous êtes le pionnier en Russie, représentera?
Ludwig REMIZOV:
Selon toutes les prévisions des astrologues, la Russie connaîtra la prospérité. Le ski en tiendra beaucoup de place, c’est certain. Alors, qu’est-ce qui sera à la mode en ce temps là! Bien sûr, le ski sauvage! Tous ceux qui prétendent être bons skieurs, se précipiteront en nature vierge (héli-ski), là où il n’y a personne.
Pour tout le monde, ce sera donc, la troisième conquête de la Sibérie. Et vous, Monsieur le Directeur, vous qui connaissez déjà la Sibérie, vous savez qu’elle est grande et hospitalière pour accueillir tous les skieurs du monde entier.

S.A. : Quel intérêt présente pour vous la coopération franco-russe dans ce domaine?
Ludwig REMIZOV:
Vous avez déjà compris, je crois, que la coopération avec la pays qui est en avant garde du monde dans le ski, reste primordiale pour nous dans tous les axes. D’abord, l’aménagement de la montagne. La France possède et c’est incontestable, la plus grande variété des solutions architecturales des stations de ski. J’ai eu la chance de connaître certains des noms mondialement connus dans ce domaine. Je compte surtout sur Monsieur Gérard BOUVIER, Directeur de FRANCE NEIGE INTERNATIONAL, pour vendre mieux et plus le savoir faire français aux Russes.
S’agissant des remontées mécaniques, c’est fondamental pour le ski. Grâce à mon ami Georges BORGEAT, moniteur de Passy Plaine Joux, j’ai connu de personnalités telles que Pierre MONTAZ, Marc VELU et Pierre RATINAUS. Leur coopération avec la Russie pourrait être mutuellement avantageuse.
Le matériel de ski français se vend déjà largement chez nous. Pour l’enseignement du ski, vous l’ENSA, voilà 34 ans, que vous nous offrez vos performances écrites et vidéo, ce qui nous permet de construire notre propre système adapté à nos conditions spécifiques du pays immense et parfois, désordonné.

S.A. : En quoi l’ENSA peut apporter une contribution au développement du ski alpin russe?
Ludwig REMIZOV:
Le rôle de l’ENSA concerne les points suivants:
• accueil des stages russes (instructeurs et directeurs) à l’ENSA (cours pratiques, théoriques, 15 jours tous les 2 ans, 20 personnes, 2 professeurs de l’ENSA).
• accueil des stagiaires (rares) russes à vos stages internationaux (en anglais, en français).
• mission des professeurs de l’ENSA aux stages de Russie (au Caucase, en Sibérie, en Oural) tous les 3 ans.
• transmission des documents écrits et vidéos sur l’enseignement.
Nous sommes prêts à examiner toutes nos suggestions spéciales pour apporter une contribution à l’ENSA (traduction des textes, cours du russe à Chamonix etc...).

S.A. : Quelle aide gouvernementale ou locale recevez-vous?
Ludwig REMIZOV:
Aucune.

Propos recueillis par
Jean-Bernard PAILLISSER

LE POINT SUR LES STATIONS DE SKI EN RUSSIE
Les stations de ski sont réparties sur l’ensemble du territoire national ainsi qu’il suit:
La presqu’île Kola:
1 Montchegorsk,
2 Kirovsk,
3 Mourmansk,
4 Kandalakcha
• Partie Centrale Européene:
5 Saint Petersbourg,
6 Moscou,
7 Mtsensk,
8 Samara, Togliatti
Carpates:
9 Kostrino,
10 Slavsko,
11 Tyssovets,
12 Podobovets,
13 Beskid,
14 Bogdan,
15 Dragobrad,
16 Yacinia,
17 Yablonitsa,
18 Kossov
Crimée:
19 Ai-Petri,
20 Tchatyr-Dag
Caucase:
21 Krasnaya Poliana,
22 Arkhyz,
23 Dombai,
24 Bakouriani,
25 Terskol,
26 Azaou,
27 Adyr-Su,
28 Mestya,
29 Tsey,
30 Gudauri,
31 Kirovakan,
32 Tsakhkadzor
Oural:
33 Goubakha,
34 Tchoussovoi,
35 Naberejnie Tchelny, Tchaikovski,
36 Ouralets,
37 Kirovograd,
38 Miniar,
39 Vichnevogorsk,
40 Zlatoust, Zavialikha, Acha,
41 Satka,
42 Miass,
43 Novo-Abzanovo, Abzakovo,
44 Chikhani,
45 Beloretsk
Asie Centrale:
46 Tchimboulak,
47 Alma-Tau,
48 Orou-Sai,
49 Tchon-Tach,
50 Koch-Teguirmen,
51 Prjevalsk,
52 Tchimgan,
53 Beldyrsai,
54 Yanguiabad,
55 Khodja-Obigarm,
56 Safed-Dara
Altai, Sayani:
57 Gornoaltaisk,

58 Sayanogorsk,
59 Léninogorsk,
60 Oust-Kamenogorsk
Sibèrie:
61 Norilsk,
62 Novosibirsk,
63 Krasnoyarsk,
64 Divnogorsk,
65 Kansk,
66 Mejdouretchensk,
67 Tachtagol,
68 Cheriguech,
69 Bratsk, Irkoutsk, Severobaikalsk, Baikalsk
Extrême Orient:
70 Khabarovsk, Solnetchny,
71 Magadan,
72 Petropavlovsk-Kamtchatski,
73 Elizovo,
74 Youjno-Sakhalinsk.





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